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MIGALIS

MIGALIS contre le P.E.​T 

Au sein du RS Emma, en collaboration étroite avec l’Institut Paul Ricard, nous avons lancé un programme de recherche avancé baptisé MIGALIS (Microbial Innovation for Global Aquatic Nanoplastic and Intermediate Substrate degradation).

Ce projet vise à explorer le potentiel biotechnologique de la bactérie Ideonella sakaiensis, un micro-organisme gram-négatif capable de produire des enzymes spécifiques (PETase et MHETase) qui dégradent efficacement le polyéthylène téréphtalate (PET), l’un des plastiques les plus largement utilisés et polluants.

Les microplastiques (fragments inférieurs à 5 mm), issus de la dégradation des déchets plastiques, représentent aujourd’hui une menace écologique majeure. Leur présence croissante dans les écosystèmes marins a des effets toxiques avérés sur la faune aquatique, altère la qualité des chaînes alimentaires et contribue à la bioaccumulation de polluants dans les organismes, y compris chez l’homme. On estime désormais que des microplastiques se retrouvent couramment dans les produits de la mer que nous consommons.

Le programme MIGANIS a pour ambition de développer, via des approches de génie microbiologique et de bio-ingénierie, des souches optimisées d’Ideonella sakaiensis, capables de survivre et d’agir efficacement en milieu marin complexe (haute salinité, variations de température, compétitions interspécifiques). L’objectif est d’atteindre un niveau de biodégradation significatif et mesurable des microplastiques, en complément des solutions mécaniques de récupération aujourd’hui déployées (filets dérivants, barrages flottants).

Les recherches portent sur plusieurs axes :

  1. Amélioration des rendements enzymatiques par modifications génétiques ciblées ;
  2. Étude des conditions optimales d’activité en milieu naturel (température, pH, salinité) ;
  3. Développement de supports biofilms pour améliorer la colonisation des particules plastiques ;
  4. Évaluation de l’impact écologique et de la sécurité environnementale de toute éventuelle dissémination contrôlée de ces micro-organismes en milieu marin.

À terme, MIGANIS vise à concevoir un protocole opérationnel pour des applications de dépollution à grande échelle, en garantissant un équilibre écologique et en minimisant les risques de dissémination non maîtrisée. Ce projet s’inscrit pleinement dans la recherche de solutions durables et innovantes pour contrer l’un des fléaux environnementaux majeurs de notre époque.

 

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